Dans un monde où les mots fusent plus vite que les pensées, qui n’a jamais eu l’impression de parler dans le vide ? Être incompris, c’est un peu comme raconter une blague à un public qui ne rit pas : frustrant, isolant et parfois franchement vexant. Mais pourquoi est-ce si difficile de se faire comprendre ? Et surtout, comment pouvons-nous mieux entendre, comprendre et écouter ?
Entendre est une action passive. Vos oreilles captent les sons, mais cela ne garantit pas que votre cerveau enregistre ou interprète correctement ce qui est dit. C’est comme recevoir un SMS sans jamais l’ouvrir.
Prenons un exemple courant : quelqu’un vous dit « Je vais bien », mais son ton ressemble davantage à celui d’un personnage de film dramatique en pleine dépression. Vous avez entendu les mots, mais avez-vous vraiment saisi le message ? Entendre n’est que la première étape.
En TCC, nous apprenons que les mots ne sont qu’une partie de la communication. Le ton, les gestes et même le silence en disent souvent bien plus (Psychologie Intégrative, 2024). Alors, ouvrez grand vos oreilles… et vos yeux !
Comprendre, c’est passer du stade « j’ai entendu » à « j’ai saisi ». Mais attention, c’est là que les choses se compliquent. Comprendre nécessite une traduction active des mots en émotions et intentions. Or, cette traduction est souvent biaisée par nos propres filtres : croyances, expériences passées ou simplement notre humeur du moment.
Petite illustration qui nous arrive à tous et à toutes : Vous dites à votre partenaire : « On devrait parler », et il/elle entend : « Catastrophe imminente ! ». Pourtant, vous vouliez juste discuter du menu du dîner. Voilà comment nos interprétations personnelles peuvent transformer une simple phrase en drame shakespearien.
La TCC nous enseigne à identifier ces biais cognitifs – ces fameuses erreurs d’interprétation – pour éviter les malentendus (e-Psychiatrie, 2024). Une astuce ? Reformulez ce que vous avez compris pour vérifier si vous êtes sur la bonne longueur d’onde.
Écouter est bien plus qu’entendre. C’est un acte volontaire qui demande une attention totale. Imaginez que vous regardez un film captivant : vous êtes absorbé par chaque détail. Maintenant, appliquez cette même attention à une conversation.
Mais soyons honnêtes : combien de fois écoutez-vous quelqu’un tout en pensant à votre liste de courses ou à votre prochaine réplique brillante ? Voilà pourquoi l’écoute active est si cruciale.
En pratique TCC, cela signifie poser des questions ouvertes (« Comment te sens-tu vraiment ? ») et valider ce que l’autre exprime (« Je comprends que tu te sentes stressé »). L’objectif est de créer un espace où l’autre se sent entendu et compris (Jaouen, 2024).
Être incompris peut être profondément douloureux. Cela crée un sentiment d’isolement émotionnel, comme si vous étiez coincé sur une île déserte avec une pancarte « SOS » que personne ne voit. Mais pourquoi se sent-on incompris ?
Voici quelques conseils pratiques pour améliorer vos interactions :
Entendre, comprendre et écouter ne sont pas des compétences innées ; elles s’apprennent et se perfectionnent avec le temps. En tant que thérapeute TCC, je vois chaque jour combien ces compétences transforment non seulement les relations interpersonnelles mais aussi la relation à soi-même.
Alors oui, être incompris est frustrant. Mais c’est aussi une opportunité d’apprendre à mieux communiquer – avec humour quand c’est possible – parce qu’après tout, rien n’est plus humain que d’essayer (et parfois échouer) à se comprendre.
Et si jamais tout échoue… il reste toujours le chocolat comme langage universel !
Références :
Psychologie Intégrative (2024). Thérapie cognitive comportementale (TCC). Consulté sur psychologie-integrative.com.
Pisarz E. (2024). Les bienfaits de la thérapie cognitive-comportementale pour la gestion des émotions. Consulté sur emmapisarz.fr.
Juenet, C., Mollard, E., Juenet, N., & de La Chapelle, G. (2024). Les psychothérapies comportementales et cognitives. Ifforthecc.